Alfred Marx, «L’impureté selon P. Une lecture théologique», Vol. 82 (2001) 363-384
This study sets out to review the different factors of impurity recognized as such by P. In the final analysis, these come down to two: death (with which ‘leprosy’ is connected) and sexuality. Whatever the original reason for considering these two factors as a source of impurity, P. has given them a theological reinterpretation by which he relates them to the story of the Fall; death and sexuality are characteristics of the human condition that are a result of the Fall, whereas the impurity which they bring about calls to mind the dissolution of the original connection between man and God.
Or, dans le cas d’un mort la rupture est irrémédiable. Le mort est définitivement coupé de Dieu et de la communauté, et aucune réintégration n’est plus possible. Il est donc normal que ce cas ait été traité à part. Ce cas est examiné en Nb 19.
Le contact avec un cadavre rend impur (voir aussi par ex. Lv 21,11; 22,4; Nb 6,6-7.9; 9,6-11; 31,19-20.24), et cette impureté est particulièrement importante. L’extrême gravité de ce facteur d’impureté, sa dangerosité, est démontrée par le fait même que l’impureté est contractée rien qu’en pénétrant dans la tente où se trouve un mort, et sans même qu’il y ait contact immédiat avec le cadavre. Elle l’est également par la mise à l’écart du camp de celui qui s’est rendu impur de la sorte (Nb 5,2-3; 31,19), une mise à l’écart qui n’est imposée ailleurs qu’à ceux qui ont été à l’origine de l’impureté. Or, ici, elle frappe celui qui a seulement été indirectement en rapport avec un cadavre. Elle l’est aussi par l’importance du rituel exigé dans ce cas là. Dans tous les autres cas de contact avec l’impureté il suffit généralement, pour redevenir pur, d’une simple quarantaine limitée à une seule journée (Lv 11,24.27.31.39; 14,46; 15,10a.19.23) — à sept jours, dans le cas de relations sexuelles avec une femme pendant ses règles (Lv 15,24) — à quoi s’ajoutent le cas échéant l’obligation de laver ses vêtements (Lv 11,25.28.40; 14,47) ainsi que celle de se laver (Lv 15,5.6.7.8.10b.11.21.22.27; cf. Lv 22,6)21. Par contre, dans le cas d’un contact, même médiat, avec un cadavre humain, celui qui s’est rendu impur de la sorte devra se soumettre à un rituel dont la durée s’étend sur sept jours. La sanction imposée à celui qui ne s’y conformerait pas n’est rien moins que la mise au ban (Nb 19,13.20). C’est à la description de ce rituel qu’est consacré, pour l’essentiel, Nb 19.
À première vue, Nb 19 se subdivise en deux grandes parties introduites chacune par hrwth (tqx) t)z, une première partie constituée par les vv. 2 à 13, et une seconde, par les vv. 14 à 22. Mais, à y regarder de plus près, on constate que ces deux parties se chevauchent et que les vv. 14-22 développent en réalité les données des vv. 11-13 qui concluent la première partie: les vv. 14-16 précisent la manière dont l’impureté à laquelle fait référence le v. 11 se diffuse et peut être contractée; les vv. 17-19 détaillent le rituel de purification auquel il est fait allusion au v. 12; les vv. 20-22, enfin, rappellent ce qui est dit au