Alfred Marx, «L’impureté selon P. Une lecture théologique», Vol. 82 (2001) 363-384
This study sets out to review the different factors of impurity recognized as such by P. In the final analysis, these come down to two: death (with which ‘leprosy’ is connected) and sexuality. Whatever the original reason for considering these two factors as a source of impurity, P. has given them a theological reinterpretation by which he relates them to the story of the Fall; death and sexuality are characteristics of the human condition that are a result of the Fall, whereas the impurity which they bring about calls to mind the dissolution of the original connection between man and God.
il convient de le souligner, ne résulte pas d’un péché qu’aurait commis l’homme ou la femme. Il est significatif, à cet égard, que lorsqu’un sacrifice est exigé à la suite d’une impureté, quelle qu’en soit d’ailleurs la nature, ce sacrifice n’a jamais pour effet, comme dans le cas d’une transgression, le pardon, xls (Lv 4,20.26.31.35; 5,10.13), mais toujours la purification, rh+. Au demeurant, est considéré comme facteur d’impureté non seulement ce qui correspond à un état pathologique, et qui pourrait être interprété comme la conséquence d’un châtiment divin (cf. 2 S 3,29) — une conclusion qui, cependant, n’est jamais tirée par P —, mais aussi ce qui relève de la nature humaine: la procréation, laquelle vient en tête dans la hiérarchie des impuretés d’origine sexuelle, et les règles, qui sont parfaitement indépendantes de l’exercice de la volonté. En revanche, des comportements sexuels moralement condamnés ne sont jamais qualifiés d’impurs. Le qualificatif d’impur appliqué à l’adultère (par ex. Nb 5,13.14...) n’est employé que dans un sens figuré: l’adultère, en tant que tel, ne rend pas impur. Les différentes déviations sexuelles dénoncées en Lv 18,6-23 sont taxées non pas d’impures, mais d’abominables. Ce sont des horreurs, twb(wt (vv. 26-27), qui souillent le pays, et qui sont sanctionnées, selon le cas, par la mise à mort des coupables, leur bannissement, ou l’infécondité du couple (Lv 20,10-21), aucun rituel de réintégration n’étant ici possible14.
Ce n’est donc pas parce qu’elle serait liée à un péché commis par l’homme ou la femme que la sexualité est facteur d’impureté. Les différents facteurs d’impureté qui résultent de la sexualité sont une conséquence à la fois normale et nécessaire de la nature humaine. Elles sont des marques de la condition humaine.
3. La lèpre
La section relative à la "lèpre" (Lv 13–14) est placée au centre de Lv 12–15, ce qui déjà en soi constitue un indice de la gravité attribuée à ce facteur d’impureté. Elle est, aussi, et de loin, quantitativement la plus importante, ceci du fait des longs développements consacrés à l’établissement du diagnostic et au rituel de réintégration du "lépreux"