Christophe Mézange, «Simon le Zélote était-il un révolutionnaire?», Vol. 81 (2000) 489-506
Simon’s surname, Zealot, cannot be understood to carry the meaning of ‘revolutionary against Rome’. A characteristic of the ideology of the Zealot party is the transformation of the sentiment of multi-secular religious zeal of the biblical tradition into a political, anti-Roman doctrine. This transformation in meaning is owed to the influence of, among other things, the Fourth Philosophy, which exerted its influence only in the 50’s AD. Since the elements required for the foundation of the Zealot party did not come together before these years, Simon’s surname, Zealot, can be understood only in the religious sense.
des partisans de la Quatrième Philosophie était donc toujours vivante, au moins dans la famille de Judas.
La date de 46 ap. J.-C. nous offre en elle-même une indication précieuse pour connaître l’activité des descendants de Judas. Nous savons que la famille de Judas était originaire de Gamala en Gaulanitide 36. La Gaulanitide dépendait du tétrarque juif Philippe de 4 av. J.-C. jusqu’en 34 ap. J.-C. Pendant trois ans elle fut rattachée à la province de Syrie, mais à partir de 37 elle revint dans la possession d’un roi juif, le roi Agrippa I, jusqu’en 44. A cette date elle fut englobée dans la province de Judée. C’est aussi en 44 que la Galilée fut rattachée à la province de Judée; elle avait été jusque là dirigée successivement par Hérode Antipas (4 av. J.-C. – 39 ap. J.-C.) puis par Agrippa I (39-44). Ces indications chronologiques indiquent la présence de Jacques et de Simon en Gaulanitide ou en Galilée en 44 et assurent leur fidélité idéologique à leur père: n’acceptant pas la soumission au pouvoir romain qui remettait en cause la souveraineté de Dieu sur Israël, les fils de Judas refusèrent en 44 l’administration directe de Rome sur la Galilée et la Gaulanitide, à l’instar de Judas en Judée en 6 ap. J.-C., puis furent capturés peu de temps après leur rébellion, en 46.
La présence de Jacques et de Simon en 44 en Gaulanitide, voire en Galilée, leur volonté de ne se soumettre à aucun prix au pouvoir romain, ainsi que l’origine géographique de leur famille, laissent supposer que les proches de Judas, après l’échec de la révolte de 6 ap. J.-C., devinrent trop faibles pour continuer la lutte en Judée, mais, fidèles à leur principe de ne pas se soumettre au pouvoir romain qui remettait en cause la souveraineté de Dieu sur Israël, allèrent se retirer très probablement en Gaulanitide dont ils étaient originaires et qui, elle, dépendait d’un tétrarque juif37.
Ce retrait de la Judée des partisans de Judas après 6 ap. J.-C. implique que leur activité resta très faible pendant près de quarante années et que l’idéologie qu’ils mettaient en avant ne rencontra que peu de succès parmi les Juifs de Judée. Le silence de Josèphe sur ce mouvement révolutionnaire durant quatre décennies va dans ce sens. Toutefois des troubles anti-romains sont attestés en Judée de 6 à 46, en particulier sous la préfecture de Pilate. L’opposition aux Romains à cette époque était-elle sous-tendue par l’idéologie particulière de la Quatrième Philosophie ou relève-t-elle d’autres motivations? C’est ce