Christophe Mézange, «Simon le Zélote était-il un révolutionnaire?», Vol. 81 (2000) 489-506
Simon’s surname, Zealot, cannot be understood to carry the meaning of ‘revolutionary against Rome’. A characteristic of the ideology of the Zealot party is the transformation of the sentiment of multi-secular religious zeal of the biblical tradition into a political, anti-Roman doctrine. This transformation in meaning is owed to the influence of, among other things, the Fourth Philosophy, which exerted its influence only in the 50’s AD. Since the elements required for the foundation of the Zealot party did not come together before these years, Simon’s surname, Zealot, can be understood only in the religious sense.
droit commun48. Le brigandage apparaît avoir été un fléau permanent en Palestine, sans qu’il ait eu pour autant une dimension politique. "La littérature rabbinique mentionne de façon extraordinairement fréquente les brigands" et ces rapines ont entravé longtemps le commerce à Jérusalem49. Dans les paraboles utilisées par Jésus, il ne fait aucun doute que les brigands en question ne sont que de vulgaires bandits de grands chemins; faire de ceux des paraboles du bon Pasteur ou du bon Samaritain des révolutionnaires contre Rome serait une absurdité. Les Évangiles mentionnent par ailleurs la présence d’un certain "brigand" nommé Barabbas qui "avait été jeté en prison pour une sédition survenue dans la ville et pour meurtre"50. Il est possible que Barabbas ait été un activiste révolutionnaire, peut-être influencé alors par la Quatrième Philosophie, mais cela reste une hypothèse.
Nous ne possédons aucune preuve véritable de l’activité des partisans de la Quatrième Philosophie sous la préfecture de Ponce Pilate. Et la non-violence dont font preuve les Juifs, ce, même dans les conflits importants qui les opposent à leur gouverneur, nous incite à la plus grande prudence. Les événements qui suivent la destitution de Pilate vont dans le même sens. Le légat de Syrie, Vitellius (35-39), se rendant à Jérusalem au début de l’an 37 "est reçu magnifiquement (megaloprepw=j)"51, et lorsqu’il revint le 20 avril 37 pour la Pâque, "il est salué par la foule d’une façon exceptionnelle (e)kprepw=j)"52. Lors de ce voyage, Vitellius, "recevant une lettre lui apprenant la mot de Tibère, fit prêter au peuple serment de fidélité envers l’Empereur Caïus"53, sans que cette mesure soulève le moindre trouble54. Ce calme serait inimaginable si les partisans de la Quatrième Philosophie avaient été présents ou avaient eu une quelconque influence sur la population, eux dont le mot d’ordre était de ne pas accepter d’autres maîtres que Dieu et surtout pas l’empereur romain païen divinisé qui remettait en cause la souveraineté de Dieu sur Israël.
Un autre épisode est également révélateur de l’influence inexistante