Christophe Mézange, «Simon le Zélote était-il un révolutionnaire?», Vol. 81 (2000) 489-506
Simon’s surname, Zealot, cannot be understood to carry the meaning of ‘revolutionary against Rome’. A characteristic of the ideology of the Zealot party is the transformation of the sentiment of multi-secular religious zeal of the biblical tradition into a political, anti-Roman doctrine. This transformation in meaning is owed to the influence of, among other things, the Fourth Philosophy, which exerted its influence only in the 50’s AD. Since the elements required for the foundation of the Zealot party did not come together before these years, Simon’s surname, Zealot, can be understood only in the religious sense.
prétendants messianiques29. Au début du Ier s., il était déjà possible de donner une dimension eschatologique à la lutte contre Rome.
Les différents ingrédients à l’origine de l’idéologie des Zélotes sont déjà susceptibles de maturation dans les années 30, y compris le renouvellement de la notion d’idolâtrie, sur laquelle nous devons revenir car sans elle il n’est pas possible de saisir la doctrine de ces révolutionnaires. Ceux-ci, pris de zèle, assassinaient en effet dans un but purificateur les notables qui acceptaient la domination romaine, comme si ces derniers étaient coupables d’idolâtrie et mettaient à mal l’Alliance. Ils combattaient de plus les Romains avec le zèle qu’ils auraient eu si Rome avait obligé les Juifs à vénérer des idoles. Ces convictions ne se comprennent qu’à la lumière de ce que Flavius Josèphe appelle la Quatrième Philosophie, fondée en 6 ap. J.-C. par Judas le Galiléen et le pharisien Sadoq. Ceux-ci, par une radicalisation des Écritures, transformèrent le premier commandement du Décalogue: "Tu n’auras pas d’autres Dieu que moi" en "Tu n’auras pas d’autres maîtres que Dieu" 30. Cette mutation fut sûrement facilitée par le fait que l’empereur romain se faisait rendre un culte dans l’Empire. Accepter sur la Judée ce nouveau maître à partir de l’an 6 ap. J.-C. équivalait aux yeux des partisans de la Quatrième Philosophie à remettre en cause la souveraineté de Dieu sur Israël, à rompre le