Christian Grappe, «Qui me délivrera de ce corps de mort? L’Esprit de vie! Romains 7,24 et 8,2 comme éléments de typologie adamique», Vol. 83 (2002) 472-492
4 Es 3,4-5 says that Adam, created with a dead body, has come to life by means of the Spirit of life. This text shows that a twofold allusion to Adam can be discerned im Rm 7,24 and 8,2, where Paul recalls the release brought about by the Spirit of Life by setting free the human being from his body of death. This proves that Paul regularly refers to Adam throughout Rm 5–8. At the same time, it is confirmed that Paul’s argument is intentionally comprehensive in that it deals with each human being and goes beyond the Jews.
de vie" en Hen(aeth) 61,7 où les anges, rendus sages par lui, ont vocation à exalter et glorifier l’Elu. Quant à Philon, il commente Gn 2,7 en disant que le souffle de vie insufflé en Adam n’est autre que l’Esprit divin (pneu=ma qei=on) par lequel l’homme a été rendu participant non seulement de la nature mortelle mais aussi de la nature immortelle26.
Le philosophe alexandrin développe au demeurant une anthropologie spécifique. Son originalité réside notamment dans le fait qu’il identifie l’acte par lequel Dieu vivifie le premier Adam en lui insufflant la face et celui par lequel il fait de lui une image et une imitation du Logos27 ou, comme il le dit encore, une empreinte fidèle de l’image divine28. Ce faisant, il recourt tant à Gn 1,26-27 qu’à Gn 2,7 pour démontrer que l’existence conférée par l’esprit divin est d’un tout autre ordre que celle qui se réduit à la chair et au sang de la motte de terre qu’est l’humain à l’état brut29. Il développe ainsi une anthropologie qui n’est pas sans évoquer la distinction établie par 4 Es 3,5 entre l’Adam, corps mort façonné à partir de la poussière, et l’Adam vivifié par l’Esprit de vie. Le passage suivant du Quis rerum divinarum heres sit § 56–58 l’atteste:
56
Pour la substance de l’intellect, il [le législateur, qui a établi la double substance de l’âme: le sang, pour ce qui est de l’ensemble et de ses diverses composantes; le souffle divin, pour la partie qui gouverne le tout] ne la rattache à rien de créé, il la représente comme insufflée d’en haut par Dieu (u(po_ qeou= katapneusqei=san): "le Créateur de l’univers", dit-il, "souffla sur son visage un souffle de vie et l’homme devint âme vivante" (Gn 2,7); et c’est de cette manière qu’on nous apprend aussi que nous avons reçu la marque "selon l’image" du Créateur. 57 Aussi y a-t-il deux sortes d’hommes, ceux qui existent par le souffle divin, le raisonnement (qei/w| pneu/mati logismw=|), et ceux qui vivent par le sang et par le plaisir de la chair. Cette deuxième espèce est ouvrage de terre, la première est empreinte fidèle de l’image divine. 58 Or, cette motte de terre modelée que nous sommes, imprégnée de sang, a grandement besoin du secours de Dieu (...), car