David Hamidovic, «"Les portes de justice" et "la porte de YHWH" dans le Psaume 118,19-20», Vol. 81 (2000) 542-550
The mention of the ‘doors of justice’ and ‘the door of YHWH’ is attested in the Bible only in Ps 118,19-20. With regard to the problem of situating them, exegetes have maintained that they refer to doors of the Temple in Jerusalem. However, the designation of doors of the holy City seems more certain to us with regard to the concept of justice and to the wording of the two verses.
habitants de Sodome21. La porte du juste désigne alors la porte de la maison de Loth. C’est la justice divine qui est mise en valeur dans cet épisode22. Bien évidemment, le Ps 118,19-20 ne fait pas référence à cet épisode de Sg 19,17 et de Gn 19. Enfin la mention des "portes des justes" dans le deuxième psaume pseudo-davidique, dans le manuscrit 11Q5 (11QPsa) XVIII 9-10, ne nous éclaire pas davantage23: "comme celui qui engraisse l’autel de nombreux holocaustes, comme une fumée de bonne odeur s’élevant de la main des justes. Des portes des justes on entend la voix de la sagesse et de l’assemblée des pieux".
Cet écrit, placé sous l’autorité du roi David, devenu maître parfait de la Sagesse, développe une louange générale de la Sagesse et une exhortation à entrer dans la communauté qumrânienne. La mention des "portes des justes" où la Sagesse résonne n’apporte aucun renseignement topographique. De plus, le terme employé pour désigner la porte24, xtp, diffère du mot du Ps 118,19, r(#; ce dernier étant traditionnel pour qualifier les portes de la ville sainte, notamment dans le livre de Néhémie 2,13.14.15; 3,1.3.6.13.14.15.31; 8,16; 12,31.37.39. Quant au pluriel des "portes de justice", il peut se comprendre comme la mention d’une double porte à deux sections25. Mais l’explication ne tient pas compte du qualificatif de qdece, exclusivement attaché aux portes urbaines. Cependant, retenons que le pluriel de "portes de justice" peut souligner une porte à double battant ou une double porte à l’entrée de la cité. En revanche, le développement du prophète Jérémie sur le sabbat en Jr 17,19-27 pourrait nous renseigner. La mention de la "porte des fils du peuple", de la "grande porte", c’est-à-dire la porte la plus fréquentée de la ville sainte, peut faire écho aux justes mentionnés dans le Ps 118. La porte des fils du peuple pourrait recevoir, sous le stylet du psalmiste, le qualificatif de porte des justes, c’est-à-dire des Israélites pieux, des fils du peuple fidèle. L’analogie opérée par le poète peut être recevable. Le psalmiste désignerait cette porte, la plus fréquentée de Jérusalem et placée sous le signe de l’Alliance entre le peuple et YHWH. Le psaume 118 a-t-il pour Sitz im Kultus le sabbat? Aucun élément textuel ne peut le confirmer.
5. L’antique nom de Jérusalem et les hésitations du Targum des Psaumes
C.A. et E.G. Briggs26 ajoutent une autre hypothèse. Le v. 19a du Ps 118 devrait se traduire par "Ouvrez-moi les portes de Sédeq". Le poète utiliserait l’ancien nom propre de Jérusalem que les biblistes reconnaissent en Is 1,26: