David Hamidovic, «"Les portes de justice" et "la porte de YHWH" dans le Psaume 118,19-20», Vol. 81 (2000) 542-550
The mention of the ‘doors of justice’ and ‘the door of YHWH’ is attested in the Bible only in Ps 118,19-20. With regard to the problem of situating them, exegetes have maintained that they refer to doors of the Temple in Jerusalem. However, the designation of doors of the holy City seems more certain to us with regard to the concept of justice and to the wording of the two verses.
des synagogues après la destruction du Temple en 70 après E.C. Mais à la date de composition, le Ps 118,19-20 mentionne bien les portes de Jérusalem. La tradition juive a opéré un glissement de sens des versets suivant l’emploi cultuel et rituel du texte.
6. La localisation des "portes de justice" dans la littérature extra-biblique
Enfin, la littérature extra-biblique pourrait nous renseigner sur la localisation des lieux cités dans les versets 19 et 20. Un parallèle extra-biblique assyrien d’As$s$ur33 dénommé Ludlul Be4l Ne4meqi, "Je prierai le Seigneur de la Sagesse", tablette IV, présente à la ligne 85 une expression comparable avec les "portes de justice": "à la Porte de la Délivrance de la Culpabilité, je fus délivré de mon lien".
Le lieu d’exécution de l’hymne babylonien est clairement le temple de Marduk. La divinité est remerciée à travers un rite, semble-t-il, aux portes du sanctuaire. Mais dans ce texte, point d’allusion à une quelconque porte de justice. Nous pourrions interpréter la désignation "Porte de la Délivrance de la Culpabilité" comme une locution synonyme de "porte de justice". En effet, le mot "culpabilité" est ambigu. Il sous-entend une faute et requiert une justice. Les péchés du fidèle sont absous lors du rite à la porte dévolue à cet effet. Néanmoins, ce texte qui cite les portes du sanctuaire ne dit mot sur une quelconque exigence de justice.
Un autre texte d’époque cassite — 1600-1200 avant E.C. —34 et nommé "imploration à Marduk" cite à la ligne 143: "A la porte où tu punis [ses] bras sont attachés"35. Un usage judiciaire est clairement établi à une porte. Est-ce celle du temple ou celle d’une ville? Le texte ne mentionne aucun lieu précis pour cette prière pénitentielle. Nous nous garderons de trancher la question. Quoi qu’il en soit, le terme de "justice" n’est pas mentionné. C’est pourquoi, le lieu cité doit plutôt être compris comme le lieu de l’exécution des décisions judiciaires. D’autres occurrences précisent la localisation de ces portes où est appliquée la justice.
7. La justice s’exerce aux portes urbaines dans les littératures biblique et extra-biblique
"Les portes de justice" font référence à une des fonctions de la porte d’une cité dans le Proche-Orient ancien: la porte est un lieu où la justice est rendue. A une haute antiquité, cette fonction est confirmée, puisque les "Lois assyriennes", éléments du droit méso-assyrien36 en provenance d’As$s$ur ont été découvertes entre le temple d’Anu-Adad et le Vieux Palais. Cet