Alfred Marx, «L’impureté selon P. Une lecture théologique», Vol. 82 (2001) 363-384
This study sets out to review the different factors of impurity recognized as such by P. In the final analysis, these come down to two: death (with which ‘leprosy’ is connected) and sexuality. Whatever the original reason for considering these two factors as a source of impurity, P. has given them a theological reinterpretation by which he relates them to the story of the Fall; death and sexuality are characteristics of the human condition that are a result of the Fall, whereas the impurity which they bring about calls to mind the dissolution of the original connection between man and God.
insistant longuement sur l’impureté qui résulte du contact avec leur cadavre (vv. 29-38). Puis, après avoir indiqué les conséquences qui résultent du contact avec le cadavre d’un animal dont la consommation est autorisée (vv. 39-40), il mentionne les autres espèces de bestioles, en insistant cette fois-ci sur l’interdiction de les consommer (vv. 41-43). C’est à ces dernières espèces qu’est rattachée la première conclusion (vv. 44-45).
P suit, ce faisant, un ordre qui situe au centre les espèces vivantes dont le milieu naturel est l’eau et le ciel, et aux deux extrémités, celles qui, comme les êtres humains, se meuvent sur terre, en concluant par les espèces qui vivent au ras du sol et au contact desquelles les humains sont exposés quotidiennement. Ce même schéma est repris dans la conclusion du v. 46, laquelle regroupe toutefois en une seule les deux catégories de Cr#$ qui ont pour point commun de pulluler sur la terre, à savoir les insectes et les bestioles (cf. Gn 7,21).
De tout temps, depuis Philon d’Alexandrie jusqu’à nos jours, les exégètes se sont interrogés sur les raisons qui ont conduit à considérer certaines espèces comme impures. Les tentatives d’explication proposées sont multiples et diverses. Elles vont des interprétations symboliques (voir par ex. Philon, De spec. leg. 3.100-118; Lettre d’Aristée 144: la distinction entre animaux purs et impurs est destinée à "inciter à de saines réflexions et à l’amendement moral par souci de justice", voir 142-166) à des considérations purement hygiéniques, en passant par des explications qui mettent ces interdits en rapport avec la lutte contre l’idolâtrie ou qui considèrent qu’il s’agit de règles arbitraires destinées à tester l’obéissance à Dieu6. L’explication la plus convaincante, même si elle peut être discutée dans le détail, reste celle avancée par M. Douglas: sont qualifiées d’impures celles des espèces appartenant à des catégories hybrides, et qui donc ne sont pas entièrement conformes à leur classe7. Mais, tout compte fait, on a