Patrick Fabien, «La conversion de Simon le magicien (Ac 8,4-25)», Vol. 91 (2010) 210-240
The episode of Simon the magician is found in a transitional section and inaugurates a series of conversions between chapters 8 and 11. When the missionaries leave Jerusalem, they encounter new obstacles. This article focuses on Simon’s conversion: is he truly converted? As magic is very powerful and can clothe any religious system reducing it to its own vision, based on the magician’s power, the reader wonders till the end of the story. On the one hand, Philip and Simon as well as Peter and Simon are depicted in a mimetic parallelism; on the other hand, Peter denounces the magician and condemns him by ruining his reputation. At the end of the story, Simon is a deflated matamore left alone with himself. Will he change his magic vision and behaviour? No one knows but himself.
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LA SIMON
CONVERSION DE LE MAGICIEN
1. La construction mimétique entre Simon et Pierre
– Dans la geste de Simon (vv. 18-19), deux verbes sont
employés pour dire la réception de l’Esprit par les Samaritains:
“ recevoir †et “donnerâ€. Ce sont deux verbes consacrés dans les
Actes pour parler de l’arrivée de l’Esprit 34. En revanche, dans la
geste des apôtres aux vv. 14-17, seul “recevoir†est employé.
– De la même manière, le terme “Esprit†peut être employé tout
court (11 fois dans les Actes) ou encore dans la forme longue
“ l’Esprit Saint†(41 fois dans les Actes). Une fois de plus, les deux
expressions sont employées aux vv. 18-19 contre uniquement
“ l’Esprit Saint†dans la séquence des apôtres (vv. 15.17).
– L’Esprit peut être employé avec ou sans article. On trouve les
deux formules aux vv. 18-19, contre la formule sans article dans la
geste des apôtres aux vv. 15.17.
– Dans la geste de Simon, le don de l’Esprit est exprimé aussi
bien au passif dıdotai “ est donné†(v. 18) comme en 10,45, “avait
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été répandu†ekkexytai qu’à l’actif lambanq “ il reçoit†v. 19 ;
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dans la geste de Pierre, on ne trouve que l’emploi de l’actif
(vv. 15.17).
Ainsi, en quatre occasions, les versets liés à Simon enrichissent
le vocabulaire de l’Esprit sans qu’il y ait de différence en règle
absolue en Lc-Ac entre “donner†et “recevoirâ€, entre l’Esprit et
l’Esprit Saint, entre l’absence ou la présence de l’article, entre
l’emploi du passif ou de l’actif. L’identité de vision entre Simon et
les apôtres aux vv. 14-19 est plus fortement soulignée que celle entre
Philippe et Simon.
Aussi bien dans la séquence des apôtres que dans celle de Simon,
la venue de l’Esprit est évoquée comme le résultat d’une action par
l’emploi d’une conjonction qui exprime la finalité “afin queâ€. La
conjonction opwv “ afin qu’ils reçoivent l’Esprit Saint†est employée
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avec les apôtres (v. 15) et ına “ afin que ceux à qui j’impose les
â„¢
mains †avec Simon (v. 19b). Par ailleurs, la conjonction de coordina-
tion ka¥ “ et †(v. 17), appartenant à la séquence de Pierre et Jean, peut
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être comprise comme une locution qui introduit le sens d’une consé-
cution que l’on peut rendre par “de sorte que†ou “ainsi†35 : “Pierre et
“ Donner †est employé en 15,8 par Pierre devant l’assemblée de Jéru-
34
salem.
BAUER, 392-394.
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