Armand Puig i Tàrrech, «La recherche du Jésus historique», Vol. 81 (2000) 179-201
The quest for the historical Jesus is a task for the historian but it also interests the theologian and, therefore, the exegete. The sources (especially the value to be attributed to the Gospel of Thomas) and the criteria of historicity are two questions that deserve special attention. The criterion of historical plausibility, recently formulated by G. Theissen, amounts to an overall vision that goes beyond the methodological outlooks adopted until the present time. Basically, it is a question of settling the relation between history and faith that was broken off at the Enlightenment and of suggesting a critical pattern that would try to explain the continuity Jesus primitive community. Research into the historical Jesus helps to consolidate the foundations of the Christian faith.
pour situer Jésus dans lhorizon du judaïsme de son époque. Il est vrai que le Jésus historique ne peut être déraciné de son peuple. Mais un poids excessif accordé aux sources rabbiniques conduit à dessiner une image de Jésus qui nintègre pas tous les éléments. En plus, lusage des sources juives pose le problème de la chronologie, du fait que la plupart de ces sources sont postérieures au Ier. siècle. On doit donc se demander jusquà quel point elles reflètent la Palestine du temps de Jésus. Il faut en juger selon le cas. De son côté, la recherche de J. Jeremias sur les agrapha a apporté des résultats plutôt minces: dix-huit logia, très brefs, qui, daprès cet exégète, ne seraient quéchos des évangiles canoniques4.
La discussion des dernières années se fait en bonne partie sur les textes gnostiques. Lextraordinaire découverte de Nag Hammadi (1945) a élargi les perspectives détude du Jésus historique. Lévangile de Thomas a mérité lattention des exégètes. On a travaillé sur NHC II,2-7 (texte complet en copte) et les papyri Oxyrrinchus 1, 654 et 655 (fragments en grec) pour essayer dinterpréter un document assez hermétique, dont la contribution à létude du Jésus historique divise profondément les auteurs. H. Koester, avec J.M. Robinson, J.D. Crossan et S.J. Patterson, soutient que Thomas rapporte des traditions sur Jésus indépendantes des évangiles synoptiques, lesquelles remon-teraient à une période antérieure à lannée 70 ap. J.C. De son côté, Theissen place le terminus ad quem en lan 140 ap. J.C.5. Mais, dautre part, des auteurs comme W. Schrage, R.E. Brown et R.M. Grant situent Thomas au IIe. siècle ap. J.C. Daprès Meier, Thomas a utilisé Matthieu et Luc et, pour cela, il est une source tout à fait secondaire dans la recherche du Jésus historique. Meier se présente comme un pêcheur assis au bord de la mer qui rejetterait à leau les mauvais poissons, cest-à-dire, les matériaux non significatifs, entre